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Depuis novembre 2022, les pharmaciens d’officine ont la possibilité de proposer un entretien pharmaceutique aux femmes enceintes, quelle que soit la période de la grossesse. Ce nouvel entretien est conventionné par la Sécurité Sociale, Ies pharmaciens sont ainsi rémunérés pour réaliser cette nouvelle mission.
L’importance de l’entretien pharmaceutique pour les femmes enceintes
Cet entretien court, réalisable au comptoir, vise à sensibiliser sur les risques liés à la consommation de substances tératogènes ou fœtotoxiques pendant la grossesse. De plus, il cible également les potentielles complications néonatales quand l’exposition intervient ou se poursuit en péripartum.
Par ailleurs, cet entretien a pour objectif de sensibiliser les femmes enceintes à l’importance de la vaccination contre les virus respiratoires saisonniers tels que la Grippe et le COVID-19 et contre la coqueluche.
Quand et comment proposer l’entretien pour les femmes enceintes?
Il peut être proposé à tout moment de la grossesse et à chaque nouvelle grossesse. L’entretien est exclusivement mené par les pharmaciens. Cependant, toute l’équipe officinale ayant des activités de comptoir doit être préparée pour identifier les opportunités de le proposer. En outre, des affiches d’information peuvent être mises en place dans l’espace de vente de l’officine. Elles sont gratuites à la commande sur le site du CESPHARM.
La différence avec les autres entretiens pharmaceutiques conventionnés : il s’agit d’un entretien unique et non de séquences annuelles.
Savoir être opportuniste
- Proposer l’entretien directement au comptoir, dès l’annonce de la grossesse par la patiente.
- Prendre les devants et présenter l’entretien aux femmes en désir de grossesse.
Exemples de situations :
- Arrêt dans la dispensation d’une contraception,
- Expression du désir de parentalité,
- Achat d’un test de grossesse,
- Achat de compléments alimentaires pré-conceptionnels
Conduite de l’entretien : une approche en quatre Étapes
- Évaluation des risques : Vérifier les traitements actuels de la patiente et conseiller en conséquence.
- Sensibilisation aux vaccinations : Informer sur les bénéfices des vaccinations contre la Grippe, la COVID-19 et la coqueluche.
- Remise de documentation : Fournir les documents obligatoires et informatifs.
- Facturation : Procéder à la facturation de l’entretien via la carte Vitale de la patiente.
1. Evaluation des risques : S’assurer que la patiente ne prend pas de traitements susceptibles d’être tératogènes, foetotoxiques, ou à risque néonatal.
- Recueillir les traitements chroniques, aiguës, et d’automédication de la patiente sur la base de ses déclarations et de son historique de dispensation.
- Identifier les risques associés aux médicaments et compléments alimentaires consommés en utilisant le site https://www.le-crat.fr/ (centre de référence sur les agents tératogènes).
- En dehors de tous suivis médicaux spécifiques et/ou d’accords de soins, si nécessaire recommander l’arrêt du traitement à risque et orienter la patiente vers son médecin.
- Rappeler à la patiente de ne pas utiliser d’aspirine ou d’anti-inflammatoires en automédication (i.e. ibuprofène). Préférer le paracétamol si besoin.
2. Sensibiliser la patiente aux vaccinations nécessaires
Les vaccinations des femmes enceintes contre la Grippe et contre le COVID-19, sont recommandées dès le 1er trimestre de grossesse.
- Les femmes enceintes ont plus de risques que les autres de développer des formes graves de Grippe et de COVID19.
- Les femmes enceintes qui se font vacciner transmettent des anticorps au fœtus et protègent ainsi le nouveau-né contre ces virus.
De plus, la vaccination contre la coqueluche est recommandée pour les mères pendant la grossesse et à chaque grossesse de préférence entre la 20ème et la 36ème semaine d’aménorrhée.
- La coqueluche est une infection des voies respiratoires hautement contagieuse. L’infection chez les nourrissons les plus jeunes est grave, voire mortelle. Grâce à la vaccination, le transfert d’anticorps maternels dirigés contre la coqueluche permet d’assurer une protection efficace du nouveau-né et du nourrisson.
- La vaccination de l’entourage proche des jeunes nourrissons (stratégie de cocooning) doit être envisagée pour les personnes non vaccinées au cours des dix dernières années.
3. Remettre à la patiente les documents obligatoires:
- Le flyer réalisé par l’ANSM à destination des femmes enceintes et plus généralement le lien vers l’espace thématique “Médicaments et grossesse” de l’ANSM (medicaments-et-grossesse).
- Un courriel envoyé à l’adresse e-mail de l’espace numérique en santé de la patiente (ou à défaut sur sa boite mail personnelle) comportant des informations, notamment le lien vers le dossier “Grossesse en bonne santé” du site ameli.fr et le guide réalisé par l’Assurance maladie qui rappelle les différentes étapes de la grossesse (modèle de e-mail à télécharger sur entretien-femme-enceinte).
Enrichissez cet entretien (facultatif) :
En sensibilisant la patiente sur la nécessité de ne pas consommer d’alcool pendant la grossesse ni de tabac En remettant d’autres documents d’intérêt :
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4. Facturer l’entretien pharmaceutique femmes enceintes au comptoir avec la carte Vitale du patient:
En fin d’entretien, le pharmacien doit renseigner dans la facture sur son LGO :
- Son identité en tant que prescripteur ;
- La date de réalisation de l’entretien comme date d’exécution ;
- La nature de la prise en charge (Sesam-Vitale classique ou ExoG).
- Le code acte EFE d’une valeur de 5€ TTC (5,25€ dans les départements et collectivités d’Outre-mer). Attention, ce code acte doit être facturé seul, c’est-à-dire indépendamment de toute autre facturation (médicaments, LPP…)
Le taux de prise en charge par l’assurance maladie est de 70% et de 100% si l’assurée est couverte par l’assurance maternité (dès le 6ème mois de grossesse).
Quels outils utiliser au comptoir ?
Cette nouvelle mission pharmaceutique intègre l’évolution médicalisée de la profession. Ces entretiens courts sont parfaitement adaptés au comptoir des pharmacies. Néanmoins, dans un souci de rentabilité, ils représentent beaucoup d’informations et de documentations à apporter en peu de temps aux patientes.
L’utilisation d’une aide digitale guidant l’entretien au comptoir permet au pharmacien d’apporter l’exhaustivité de l’information à sa patiente, de tracer l’acte, et de faciliter la facturation dans le LGO dès la fin de l’entretien. C’est le meilleur moyen de réaliser cette nouvelle mission de façon efficace, rapide et bénéfique pour les patientes.
En conséquence, Bimedoc a spécifiquement créé un entretien synthétique « femmes enceintes » sur sa plateforme. Celui-ci permet aux pharmaciens d’accompagner toutes les femmes enceintes en garantissant l’exhaustivité et la qualité des messages, la transmission automatisée des documents obligatoires, la traçabilité de l’acte.
De plus, cet entretien intègre l’ensemble des fonctionnalités de la suite Bimedoc, notamment le lien direct par messagerie sécurisée avec tous les professionnels de santé de la patiente, indispensable pour une prise en charge globale interprofessionnelle.
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